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Alors que le pape François est en visite à Marseille pour clore les Rencontres méditerranéennes rassemblant des jeunes venus de tous les pays riverains de la Méditerranée, et délivrer ses messages de respect et d’amour de son prochain en cette fin septembre, me revient immanquablement à l’esprit cette lamentable parodie sur fond religieux qui vint marquer les fêtes de mon village, Arthez de Béarn, un mois plus tôt.
Dans mon village, pour le week-end des fêtes, il est d’usage que le prêtre accepte de décaler sa messe du samedi soir au dimanche matin. S’ensuit le dépôt de gerbes au monument aux morts attenant à l’église, avant d’aller tous se retrouver devant la mairie pour le vin d’honneur offert par la municipalité, une banda venant égayer ce mouvement de foule dans la rue principale.
Cette année, un groupe de jeunes gens du village déguisés s’est ajouté au défilé entre l’église et la mairie comme on peut le visualiser sur un reportage du blog “Arthez mon village” dont est extraite la photo ci-dessus. Personnellement, leur caricature du Christ et du pape escortés de religieuses portant des croix ostensibles m’a paru du plus mauvais goût, tout comme l’absence de réactions m’interpelle au plus haut degré.
Autant préciser de suite que je ne suis pas pratiquant ni même croyant, et que j’apprécie les caricatures bien pensées ainsi que l’humour anticlérical. “Je suis Charlie”.
Mais là, il faut bien reconnaître le caractère le plus grotesque qui soit de cette parodie, moquerie gratuite ! Je défie quiconque de m’expliquer le message, la finesse d’esprit ou l’humour que véhiculerait cette singerie sur la place publique.
Au contraire, compte tenu du timing du programme en cette mi-journée de dimanche des fêtes, on pourrait plutôt y voir a minima une provocation malveillante à peine “déguisée” envers le prêtre de la paroisse, représentant local de l’église. Malaise.
J’y vois, de toute façon, assurément un manque de respect envers cette partie importante de notre collectivité attachée à la religion catholique et ses institutions. J’ai mal à mes valeurs laïques et républicaines quand on offense une partie de la collectivité en voulant la ridiculiser. Malaise.
Dans ce contexte, l’absence de réaction immédiate de l’autorité municipale, en la personne du maire, est de plus tout aussi lamentable, même si elle n‘étonne plus. Malaise.
Cette agression publique d’une institution religieuse, et le manque de réaction de l’autorité municipale sont d’ailleurs d’autant plus pleutres qu’on ne saurait les imaginer si une des deux autres confessions religieuses principales de notre pays avait été visée... Malaise.
Jeunes gens qui aimez faire des surprises, essayez quand même de ne pas retenir un tel scénario pour l’année prochaine.
Je ne pense pas vous connaître, et je veux bien croire que vous n'avez pas mesuré toute la portée de votre initiative a priori. J'espère néanmoins pour vous que vous en avez pris conscience depuis lors ; si ce n'est pas le cas, organisez donc un petit séminaire entre vous pour y réfléchir... Je me plais aussi à imaginer que vous saurez trouver la meilleure manière de remettre l’église au centre du village, même si, comme moi, vous n’en franchissez pas souvent le seuil. Elle contribue en effet significativement à maintenir notre culture, nos valeurs, notre bien vivre ensemble au village. Notre église fait partie de notre patrimoine tout autant matériel qu'immatériel, sachons la préserver.
Jean-Michel Cabanes