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63. Les Formalagues, une famille arthézienne aujourd’hui disparue (2 / 3)   

Les Formalagues, une famille arthézienne aujourd’hui disparue (2 / 3)

  - Maître Jean-Pierre de Formalagues et Jeanne de Forcade -

 

La filiation des Formalagues remonte au moins au XVIe siècle (voir les travaux d’Arnaud de Lestapis). Plus tard, on trouve Jean-Pierre de Formalagues.

Jean-Pierre de Formalagues (vers 1680 - ?)

Né dans la religion protestante, il n’a guère laissé de traces. Sur les actes de baptême de ses enfants, il est présenté comme ”Me Jean-Pierre de Formalagues”, c’était probablement un homme de loi.

D’après son contrat de mariage, daté du 5 juin 1713, il épouse Jeanne de Forcade (vers 1690 - Mont, 5 juin 1774), fille de François de Forcade et de Catherine de Coulomme, d’Osserein. Ce patronyme, avec Laforcade, est des plus répandus autour de Pau. Certains Forcade ont eu de hautes positions en Béarn, comme les Forcade de Biaix, dont la généalogie figure dans le Dictionnaire de Chaix d’Est-Ange. Selon Arnaud de Lestapis, les Forcade en question sont apparentés aux Forcade de Biaix, et cousinent d’assez près à la branche des Forcade qui ont récupéré, par mariage, la petite seigneurie de Baure, près d’Orthez. Du reste, c’est précisément au château de Baure que le contrat Formalagues/Forcade a été signé. Dans la parentèle Forcade, on trouve les Faget, de Bayonne, héritiers plus tard de la seigneurie de Baure. Et aussi les Casamajor, de Sauveterre, et par eux les Dufourcq, d’Arthez. Jeanne de Forcade était la sœur d’un Joseph et d’une Judith de Forcade, qui apparaissent sur l’acte de baptême de Joseph de Formalagues en 1719, et aussi d’un Pierre de Forcade, conseiller du roi, commissaire et conseiller de marine, bientôt beau-père d’un Casamajor, de Sauveterre.

 

Jean-Pierre de Formalagues et Jeanne de Forcade ont eu six enfants :

1. Jean de Formalagues (1714-1805)

Longtemps colon à Saint-Domingue. Il y représente la Compagnie des Indes selon Arnaud de Lestapis. Une information qu’on trouve aussi dans le bulletin 2006 de la Société de Borda, sans autre référence. Ce Formalagues fait semble-t-il fortune puisqu’au bout de trente ans, il vend son exploitation plus de 100 000 livres, hélas à de mauvais payeurs. « Ce qui a donné lieu à cette mauvaise affaire, écrit-il inconsolable en 1769 à son oncle Forcade à Bayonne, c’est les nègres que j’ai perdus par le poison et plusieurs autres qui en étaient attaqués »

Il rentre en France, et s’installe à Arthez. Il dispose encore de biens sur l’île de Saint-Domingue dans les années 1780, situés à Marmelade, dépendance du Dondon, qu’il fait gérer par un négociant du Cap-Français, Jacques de Balansun, originaire du Béarn. À la même époque, Jean s’installe à Bayonne et, sentant sa mort prochaine, teste en 1788. C’est cependant à Arthez, berceau de sa famille, que Jean de Formalagues meurt bien plus tard, le 14 floréal, an XIII selon l’acte de décès, soit le 4 mai 1805, à l’âge de 90 ans ! Il est sans descendance officielle. On lui prête cependant un enfant naturel, non reconnu par lui, nommé Bourdel. 

Selon les travaux de Bernard de Lestapis (1958), ce Bourdel eut la prétention vers 1831 de porter le nom de Formalagues. Il fallut que Pierre de Lestapis (1756-1833), et sa sœur “Titete”, fils et fille de Marie-Judith de Formalagues, aillent porter l’affaire en justice, où ils obtinrent gain de cause. J’ai retrouvé l’acte de baptême de ce garçon, né le 23 août 1775 à Arthez, nommé alors Raymond Formalagues, fruit des œuvres du “Sieur Formalagues et de Marie de Bourdel sa servante”. Il serait intéressant de mettre la main sur ce jugement, car je ne m'explique pas pourquoi ce malheureux garçon, dont le père est nommé à l’état-civil, a pu être empêché de s’appeler Formalagues. Il était en outre bien tard, en 1831, pour en appeler à la justice.

nota : certains renseignements proviennent d’une revue généalogique centrée sur les Caraïbes (GHC), qui s’est intéressée aux Formalagues au début des années 1990.

2. Marie (Judith) de Formalagues (1716-1792)

Née le … mars 1716 à Arthez, décédée le 5 janvier 1792 à Mont (l’acte est manquant dans le registre). C’est elle qui épouse à Arthez le 30 août 1750 Pierre de Lestapis (1713-1802), alors mentionné “Pierre de Casenave”, procureur au parlement de Navarre, et son parent au quatrième degré par les d’Audinot. L’épouse est mentionnée Marie de Formalagues.

3. Joseph de Formalagues (1719-1794)

Né à Arthez le 20 novembre 1719. Lui aussi tourné vers Bayonne où il a eu sa maison de commerce vers 1765, associé à un certain Pierre Bézian, avant de se retirer à Arthez. Joseph est resté célibataire, sans enfants. Il meurt à Arthez le 19 frimaire de l’an III, soit le 9 décembre 1794.

4. Pierre de Formalagues (1723-1766)

Né à Arthez le 19 juin 1723 selon l’acte de naissance. Il passe quelques années à Bayonne, dans le sillage d’un (supposé) oncle Forcade, propriétaire d’une tannerie, devenu entre-temps un notable de la place selon certains auteurs. Ce Forcade aurait été juge et même président du tribunal de commerce. Mais je n’en ai pas trouvé trace. En 1749, Pierre de Formalagues est simplement dit “tanneur” sur une liste de passagers bayonnais au départ pour Saint-Domingue. Il a rejoint son frère dans ce qu’on appelait alors “l’île à sucre”. Trois ans plus tôt, on relève dans une de ces listes de candidats au départ le nom de Joseph de Forcade, chirurgien, peut-être l’oncle de Pierre.

Que fabrique ce jeune Formalagues sous les tropiques, négociant, colon, les deux ? Il n’est pas mort bien vieux, sans doute vaincu par le climat, et était resté célibataire. Il a quand même eu le temps de concevoir deux enfants, le premier d’une servante métisse et la seconde avec on ne sait qui :

  • Pierre de Formalagues, né en 1747, (voir récit à suivre).
  • Françoise de Formalagues, née au Dondon à Saint-Domingue, sans doute vers 1755-57. Elle se marie le 1er  janvier 1777 à Arthez avec un certain Jacques Duplat dit George, facturier, né vers 1752, mort le 28 décembre 1818 à Arthez. Au moins un enfant est né de ce mariage, en août 1782 à Arthez. Le registre est pour partie manquant, car on ne trouve ni date exacte, ni le prénom de cet enfant.

5. Marie-Jeanne de Formalagues, dite “Millou”, née à Arthez en 1724, morte célibataire à Mont le 4 octobre 1808.

6. Catherine de Formalagues, dite “Tine”, née à Arthez en 1729, morte célibataire à Arthez, peut-être en 1785 (acte manquant).   

.... à suivre

 

Hugues de Lestapis, lointain descendant Formalagues, à Lectoure (32), février 2023

 

 

arbre généalogique Formalagues / partie 1

arbre généalogique Formalagues / partie 2

Tag(s) : #Histoire, #culture, #culture de village, #patrimoine
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