46. comme de vrais privilégiés dans la lutte contre le covid

Ça y est, j'ai reçu ma première dose du vaccin Pfizer contre le coronavirus ! La mise en place d’un centre de vaccination, fin mars, dans mon village, Arthez de Béarn, a clairement permis d’en accélérer la programmation. Je ne boude pas mon plaisir ! Mais, à bien y réfléchir, à quoi doit-on que cette commune de moins de 2000 habitants ait pu être choisie en premier parmi d’autres municipalités environnantes aussi candidates, et plus importantes en population ?

Déjà, mi-novembre, un centre de dépistage covid via des tests PCR avait ouvert au village, à l’initiative des personnels de santé en collaboration avec l’amicale des pompiers du village et avec le soutien de la municipalité. Une belle preuve de la dynamique du secteur médical local, tout comme du remarquable engagement de cette amicale de bénévoles au service indéfectible de la collectivité. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés !

Et puis donc, fin mars, ouverture d’un centre de vaccination contre le covid, inauguré sous l’égide du secrétaire général de la préfecture des Pyrénées Atlantiques. On l’assure, le choix de notre village pour ce dispositif ne relève en rien d’un quelconque lobbying, mais tout simplement de ses mérites propres, en l'occurrence de la densité de son tissu médical et paramédical qui a suffi à convaincre la préfecture. Là aussi il faut aussi mettre en valeur, et les remercier, les bénévoles qui assurent la partie administrative de ce dispositif de lutte contre le covid, tout comme le personnel de santé.

Ces brefs rappels, tant sur le centre de dépistage que sur celui de vaccination, mettent clairement en relief les bienfaits de la solide implantation de professionnels de santé, d’une part, et de l’enthousiasme des bénévoles, d’autre part, au village. Apparemment nous avons fait la différence avec les communes similaires environnantes, sur ces deux dimensions. Or, comme il ne peut s’agir de spécificités surgies spontanément, je suis enclin à penser que c’est là, avant tout, le fruit direct de la politique suivie par la municipalité au pouvoir sur ces dernières décennies. Une politique d’investissement, de support aux associations et de coopération territoriale qui a permis d’ancrer une dynamique de population, et donc les services de santé associés.

Certes (lire ma tribune un rapport clé pour le village) cette politique d’investissement a eu un coût, de même que la gestion de l’intercommunalité de proximité via le Sivom. Mais sachons en apprécier aujourd’hui ces fruits induits que constituent les dispositifs de proximité dont nous jouissons, comme de vrais privilégiés, pour lutter contre la pandémie. 

Pour autant il reste encore du chemin à parcourir pour faire de notre village un espace réputé pour son “bien vivre”, même si notre classement selon un nouveau palmarès en la matière est encourageant (lire article arthezmonvillage.fr / villes et villages où il fait bon vivre). Un beau challenge qui impose à l'administration en place de savoir fixer une trajectoire vers des objectifs de moyen terme ambitieux et mobilisateurs (lire ma tribune la pyramide de maslow au village). Des décisions devront être prises pour aménager l'espace, et renforcer l'équipement ainsi que les services au niveau du village. Mais surtout pour adapter le mode de gestion de notre collectivité aux attentes de la société, une dimension qui me paraît essentielle à l'heure de la citoyenneté revendiquée avec force dans notre pays (lire par exemple ma tribune ce siècle a déjà vingt ans).

Dans l’immédiat, je n’ai de cesse de penser avec bonheur à ma première dose de vaccination. Première étape vers une sorte de liberté retrouvée qui devrait me conduire à alléger enfin, après plus d’un an, ma propre discipline de confinement resserré. Bientôt, pour rendre visite à mes proches, j’espère donc pouvoir quitter le village … pour mieux y revenir !

Jean-Michel Cabanes